Syrie le jardin enlevé. Couleurs

Photos
Cette exposition photographique présente un regard revisité sur
mon travail réalisé lors d’un reportage sur la Syrie en 2001.
A l’époque, le pays vit alors un printemps particulier, un an
après la mort du président Hafez el-Assad et l’arrivée au pouvoir
de son fils Bachar, le pays semble respirer un peu et le Pape
Jean-Paul II est en visite officielle à Damas, je profite de
cette fenêtre de liberté pour sillonner le pays pendant un mois
et je découvre au travers des lieux et des habitants, une rare
beauté.
Dix ans après, le pays vit un printemps tragique, après un espoir
ruiné, de jours en jours, il s’enfonce dans une spirale abyssale
de terreur et de violence, les civils et les enfants en sont les
principales victimes et devant le regard médusé de la communauté
internationale, plus rien ne semble pouvoir arrêter les massacres
perpétrés de part et d’autre par des belligérants fous de haine,
ruinant ainsi le pays et sa rare et subtile beauté.
J’ai choisit quelque-unes des mes photographies couleur réalisées
en 2001 et dans la structure de l’image j’enlève de la matière
visuelle, arrachant ainsi un peu de cette beauté, mais révélant
ainsi par le texte manuscrit en arabe un message dénonçant l’iro-
nie, la violence, le cynisme, ou l’espoir perdu.
Une série en noir et blanc en petit format 18x24, s’attache à
montrer le subtil équilibre et mélange de cette société syrienne
avant la catastrophe, la photographie là comme une preuve d’une
vie à jamais passée, l’essence même du photographique.
J’ai choisit les textes et les écritures manuscrites dans les
photographies ont étés réalisées par des artistes syriens en exil
rencontrés à Paris.
Je tiens à remercier ici, Hala, Lal, Maryam, Rafif, Shadi, Abdel.
Cette exposition photographique est dédiée à tous ceux qui ont
fait le choix de la liberté contre les barbares, je pense parti-
culièrement au peuple de Syrie, enlevé de son jardin, un jardin
perdu pour l’humanité.
Il n’y a plus de temps pour demain. Mahmoud Darwich.