Hors les Murs

Cette série qui compose ce « HORS LES MURS » le rappelle, pas besoin de courir
le grand monde, il est là sous nos yeux à qui sait l’appréhender et le comprendre.
Deux espaces, deux territoires, deux villes que je pratique, Marseille la grecque,
Arles la romaine, pas d’opposition mais bien au contraire, dans ce va et vient visuel
la certitude que dans ces cités comme dans l’espace des cités grecques anciennes
pointent les signes d’une civilisation en devenir, le passé nous apprend à lire
l’avenir, ce qu’il faut croire pour repousser l’immonde.
Ces territoires actuellement s’opposent, ils semblent en concurrence vers un
engloutissement comme l’annoncent toutes les guerres qui sont dues à des
politiques de court terme sans visée d’a venir, il est temps de poser ce
questionnement d’identité territoriale dans un universel commun, un nouveau
monde à revisiter, à réinventer.
Le temps est venu de l’entendre et de le comprendre.

Deux réflexions et citations du photographe américain Walker Evans;
Vous ne voulez pas que votre travail découle de l’art, vous voulez qu’il commence
avec la vie, et elle est dans la rue maintenant.
Je ne suis plus à l’aise dans un musée, je ne veux plus y aller, je ne veux plus
qu’on m’apprenne quoi que ce soit, je ne veux pas voir de l’art accompli.
Je m’intéresse à ce que l’on appelle le vernaculaire.
Le Secret de la photographie.

La photographie est une réaction instinctive à un objet plastique.
Écrits 1971.

Ces prises de position que Walker Evans a souvent répété, je peux me les faire
miennes, c’est dans cette pratique du quotidien que le surgissement apparaît ce que
je nomme la rencontre, en effet lors de mes déambulations je nourris
une photographie qui peut sembler simple, il y a quelque chose de l’obsessionnel
dans cet acte du déclenchement, une prise de décision instantanée face au
« réel irréel » la rue est là et le champs des expérimentations avec, comme un
aventurier impénitent redécouvre sans cesse ce monde si proche si lointain.